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ART & SANTE / Art-Thérapie

La nouvelle ordonnance du bonheur : le livre

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« Qui veut se connaître, qu’il ouvre un livre » Jean Paulhan

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Très en vogue dans les pays anglo-saxons, qui ont bien souvent une longueur d’avance pour soigner les bleus à l’âme, la bibliothérapie ou le traitement des troubles anxieux par le livre pourrait outre-manche détrôner ou accompagner en douceur son petit frère chimique : l’anxiolytique. Parce qu’ancré dans la vie, parce que compagnon de route que l’on peut corner, surligner à l’envie, le livre est le complément idéal de nos états d’âme. En développant notre réflexion, notre libre arbitre, en créant des ailleurs autorisant notre esprit à prendre l’air, le livre demeure incontestablement cette respiration qui peut nous aider à mieux nous connaitre.

A mettre entre toutes les mains, de 7 à 77 ans, il a une fonction thérapeutique en ce sens où il a une fonction d’ouverture. Une dimension de soin que de nombreux scientifiques et psychiatres ont mis en avant dans des publications aux résultats probants qui ont cependant bien du mal à franchir nos frontières gauloises. Un constat regrettable en ces temps où les dépenses de santé  atteignent des sommets vertigineux et où la prescription de molécules  – parfois mal maîtrisée par le patient et le médecin généraliste lui-même –  est systématisée dans le traitement de l’angoisse.

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Alors que dans certains troubles, la bibliothérapie est prouvée aussi efficace que la thérapie médicamenteuse classique, notamment en ce qui concerne les phobies, les addictions et les troubles non graves de l’humeur. Alors que prescrire un livre, c’est avant tout renforcer la personne souffrante, lui redonner confiance en la plaçant au cœur de la démarche de soin, les patients français sont-ils pour autant prêts à sortir de chez le médecin avec pour unique prescription un livre à lire choisi en concertation ?

Pour qu’une telle approche puisse voir le jour, c’est en en effet toutes nos certitudes qu’il serait nécessaire de bouleverser : celles des patients rassurés à tort par une solution à court terme sur un problème aussi complexe que la souffrance morale, mais également celles des médecins qui en subissant pressions et contrôles des autorités de santé privilégient les médicaments par défaut de temps, sacrifiant sur l’autel de l’immédiateté la relation humaine.

Le Baromètre Santé indique que 15 à 20% de la population mondiale souffre d’un problème de santé mentale, la bibliothérapie se présente donc comme une méthode aisée et pragmatique pour le médecin généraliste. Une méthode non seulement accessible mais aussi peu coûteuse car permettant d’espacer les consultations en autonomisant le patient et sa réflexion autour de son mal-être.

A quand des ouvrages remboursés par la Sécurité sociale afin que livre change non pas le monde mais peut-être l’idée qu’on s’en fait ?

 

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