Gros plan : la maladie vue par le 7ème art ou une leçon d’humanité
Quel est le regard des cinéastes sur la maladie ?
« La peau humaine des choses, le derme de la réalité, voilà avec quoi le cinéma joue d’abord. »
Antonin Artaud
Alors que le festival de Cannes bat son plein tentant de réchauffer par sa croisette et sa programmation exigeante un printemps qui résiste, il semble de circonstance de saluer à nouveau le 7ème art, cet œil ouvert sur le monde qui nous parle si bien de nous. La vie n’étant pas ce long fleuve tranquille ardemment espéré, la maladie parfois s’invite plus ou moins durablement venant perturber l’ordre de nos corps et esprits. La maladie : une thématique complexe, poignante dont bon nombre de cinéastes s’emparent lui insufflant toute la vérité nécessaire afin que tombent les préjugés.
En revenant sur la liste de films ayant comme scénario la maladie c’est une infinité de regards que l’on découvre. Regard sur le rôle du soignant, regard sur le courage ou le renoncement du patient, regard sur ceux qui restent quand la mort est convoquée, mais aussi le regard du cinéaste, celui du comédien ou encore celui du spectateur. Un kaléidoscope de représentations d’un réalisme troublant nous renvoyant à nos propres expériences, les enrichissant ou mieux encore nous aidant à les surmonter.
C’est donc sans fébrilité, que nous vous invitons cette semaine à redécouvrir quelques long-métrages emblématiques évoquant la santé à l’écran. Pour le plaisir, pour mieux comprendre mais aussi pour que reculent encore et toujours ces tabous si difficiles à désintégrer. Le long-métrage Philadelphia fut en son temps un exemple du genre. Alors que le virus du sida terrorisait et que les interprétations les plus fantaisistes incitaient à la ségrégation et l’homophobie, ce film visionnaire nous ouvrit les yeux sur notre propre intolérance. Par son message humaniste, Philadelphia n’aurait-il suscité bon nombre de vocations de médecins chez certains jeunes spectateurs ? Nous l’espérons.
Alors, place au cinéma, le faisceau lumineux apparaît, le rideau se lève et l’obscurité se fait. Moteur.
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