Profession d’utilité publique, toujours fidèle au poste derrière le comptoir de son officine le pharmacien a rarement le poing levé et le goût de battre le pavé muni d’une banderole rouge. Il a fallu le projet de loi pour la croissance et le pouvoir d’achat pour mettre en rogne cette profession pacifiste qui a décidé le 30 septembre de baisser le rideau afin de revendiquer ses droits. Parmi les mesures qui ont mis le feu aux poudres : l’autorisation de la vente des médicaments en grande et moyenne surface ainsi que la possibilité pour les investisseurs d’entrer dans le capital des officines. Est également remis en cause le mode de rémunération des pharmaciens. Vous l’aurez compris la coupe est pleine pour la croix verte qui au fur et à mesure des réglementations mises en place par les uns et les autres voit son champ d’investigation se réduire à peau de chagrin.

Pour rétorquer contre ce supposé monopole dont on ne cesse de les accabler, les pharmaciens ont donc décidé de frapper fort notamment pour faire prendre conscience aux patients d’une réalité autre que celle évoquée par les pouvoirs publics ou la presse. Selon  l’union des syndicats de pharmaciens d’officine, il est en effet erroné de s’imaginer que le patient va gagner en pouvoir d’achat s’il achète ses médicaments de prescription médicale facultative en grande surface. Pour informer la clientèle le syndicat a réalisé une affichette disponible sur les comptoirs qui démontre que la hausse des prix ne se fait pas sur le Doliprane mais davantage sur notre baguette de pain qui en l’espace dix années a vu son prix augmenter de 156% sans que quiconque n’y voit rien à redire.

Prêt à se réformer et à évoluer, le pharmacien 2014  souhaite toutefois conserver son statut de professionnel de santé qui au-delà de vendre des supposées cargaisons de Doliprane est aussi avant tout un expert soucieux d’informer le patient. Un médicament demeure un produit complexe destiné à soigner les symptômes d’une pathologie, aussi son dosage doit-il être respecté scrupuleusement et ses effets secondaires expliqués clairement aux patients.

Touche pas à ma gélule, sera donc le cri de ralliement de ce 30 septembre !