Studio Elwood
ART & SANTE / Art-Thérapie

BD « Une case en moins » de Ellen Forney : drôle de folie …

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« Le monde appelle fous ceux qui ne sont pas fous de la folie commune. » Anonyme

 

Photo de Ellen Forney

Née en 1968 aux Etats Unis sous le signe du poisson, Ellen Forney a fait du dessin et de la bulle sa vie. Un dessin qui la passionne tant qu’elle l’enseigne désormais à l’Université de Seattle. Hyperactive, hyperémotive, hypersensible, hyperdouée, toutes les branchies sont hypertrophiées chez cette artiste pas comme les autres, habitante des deux pôles. C’est  en effet à l’âge de 30 ans que le diagnostic de la bipolarité échoue sur la jolie tête de cette jeune dessinatrice sujette à l’exaltation démesurée autant qu’au désenchantement. Rejoignant ainsi le cercle très fermé des artistes pris au piège entre deux mondes, elle refuse dans un premier temps tout traitement craignant de perdre la flamme de cet imaginaire qui éclot en elle comme de la lave en fusion. Jusqu’au jour où les phases d’abattement deviennent si intenses qu’elle craint pour son intégrité physique. Commence alors le difficile processus de l’acceptation de la maladie et la prise de conscience que le traitement ne la rendra pas moins artiste mais peut-être une artiste plus heureuse …

unecaseAvec sa dernière BD  parue aux Editions Delcourt «Une case en moins, la dépression, Michel-Ange, moi» bien loin de l’univers Mainstream auquel nous habitue la BD américaine, Ellen l’immodérée revient sur son parcours, ses troubles anxieux, ses monomanies, ses larmes, ses excès et ses interrogations sur le cœur de  la création. Une artiste doit-elle être une abstentionniste du bonheur ? Sacrifie-t-on son talent lorsque l’on écarte le désespoir de la création ? Autant d’interrogations qu’elle met en bulles avec une infinie dérision, une fraîcheur pimpante et salvatrice pour évoquer ce drame de l’humeur oscillant sans répit entre le rose et le noir.

Une quête identitaire prenant aussi une dimension universelle car au-delà de sa qualité artistique et du savoir-faire de sa dessinatrice, « Une case en moins » est un message d’espérance pour toutes celles et ceux qui souffrent de troubles bipolaires. La maniaco-dépression n’est pas une fatalité de l’âme incurable et un traitement adapté permet de se réintroduire dans une existence moins à bout de souffle. Un traitement qui ne condamnera en rien votre talent si vous en avez.

 

C’est donc définitivement une case en plus dont vous disposerez en dévorant cette BD foisonnante d’idées et d’émotions.

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Le saviez-vous ? : Les troubles bipolaires, qui sont aussi connus sous le nom de psychose maniacodépressive, sont des maladies qui entraînent des dérèglements de l’humeur se manifestant par des phases tant de dépression que d’excitation (manies). Ces phases apparaissent soit en réaction au stress, soit sans raison apparente et peuvent être d’intensité variable et s’entrecouper de périodes de stabilité. On estime autour de 1 million le nombre de personnes atteintes de troubles bipolaires en France. Le risque suicidaire est majeur, avec un pourcentage de 10 à 15% chez les patients non traités.

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