« Ma contribution au monde est ma capacité à dessiner » 

Enfant terrible du Pop Art, esthète allumé de mille et une idées, Keith Haring est un enfant de la balle formé à la prestigieuse Ecole des Arts Visuels de New-York.  Jeune homme boulimique de créativité, Keith sait qu’il peint vite et découvre tout aussi vite la foisonnante culture Underground de la Big Apple des années 80. Commencement d’une vie faite d’expériences extrêmes où la drogue s’invite trop souvent. En frère jumeau de tous les les excès Jean-Michel Basquiat deviendra rapidement son meilleur ami.

Dans le sillage de son prestigieux aîné – Andy Warhol – Keith Haring est certain que l’art se trouve dans la rue pour qui sait l’observer. Et c’est tout naturellement qu’il descend dans le métro afin d’explorer les voies du Street Art. Inspiré par le Graffiti, le Bad Painting, le jeune artiste se sert du monde extérieur et de ses supports les plus improbables. Il dessine à même le motif, au gré de son inspiration sans limites, créant des idoles contemporaines, des bébés, des soucoupes volantes ou encore des dieux métaphoriques à forte libido.

Rapidement, « Le style Haring » ne passe pas inaperçu et le succès est au rendez-vous. De vernissages en expositions dans les lieux interlopes, Keith Haring parcourt le monde à cent à l’heure, le décode, le peint et milite sans faillir pour les droits des laissés pour compte. Inlassablement en lutte contre les préjugés raciaux ou sexuels, il part dessiner sur le mur de Berlin ou encore réalise des fresques dans les hôpitaux,  notamment à l’hôpital Necker de Paris.

En 1988, Haring se sait contaminé par le virus du Sida. Il en faut plus pour que l’icône du Pop Art  ne baisse les bras et il fera de sa maladie un dernier « Happening » humaniste en créant la Keith Haring Fondation, chargée de soutenir les organisations luttant contre le Sida. Il s’est éteint le 16 février 1990 des suites de la maladie. Il avait 31 ans.

Artiste solaire, Artiste à bout de souffle, Artiste engagé, Keith Haring a fait sienne plus que quiconque la fameuse phrase du Maître Warhol  « A l’avenir chacun aura son quart d’heure de célébrité mondiale ». 

En 2013, le musée d’Art moderne de la ville de Paris mettra à l’honneur Keith Haring et une exposition lui sera consacrée du 19 avril au 18 août 2013. Une exposition mettant en exergue la dimension politique et altruiste du travail créatif de ce petit génie parti trop tôt.