« Il faut que la peinture serve à autre chose que la peinture » Matisse

Peindre en rouge, en orange, en multicolore sur les murs de Buenos Aires le visage du bonheur. Ce pari fou est celui d’un homme Milo Lockett , un peintre argentin qui a choisi de sortir de son atelier pour partager ses pinceaux avec les plus démunis et les laissés pour compte. A l’instar d’un Keith Haring, la peinture de Milo Lockett  prend donc la forme un acte militant et politique. La couleur et le geste pour favoriser l’intégration sociale et revendiquer l’égalité.

Issu d’une famille d’origine irlandaise très croyante contrainte à fuir la pauvreté pour s’installer en Argentine, Milo Lockett a fait acte de résilience avec son histoire familiale. Autodidacte, libre, profondément ancré dans l’engagement pour les autres, c’est en 2006 lors d’une exposition à Buenos Aires qu’il se fit connaitre du grand public et de par le monde. Une gloire qui ne lui tourna pas la tête car de cette notoriété il sut tirer le meilleur sans renier ses origines modestes. Au cœur de sa vision d’artiste : la transmission par la peinture à ceux vivant à la marge, aux enfants handicapés. « Ce qui compte c’est l’action, la manière de faire bouger la société, redonner du sens au mot communauté » déclarait-il dans un reportage diffusé lors de l’émission  « Faut pas rêver ».  Sans chemise blanche amidonnée, ni discours de philosophe du néant, ni invitation sous les ors de la république, Milo Lockett redonne à l’art son véritable sens : celui d’être une manifestation d’amour apaisant toutes les cicatrices.

Chaque année, Milo Lockett fait don de tableaux à des organisations caritatives afin que cesse la menace de l’injustice sociale. Milo Lockett : l’homme qui refusa les bras croisés, un artiste libre comme cet air que l’on peut toujours respirer…